Texas Hold’em : comment jouer sur le flop ?

Texas Hold’em : comment jouer sur le flop ?

Passons maintenant à une autre main de départ que vous êtes susceptibles de suivre sur le flop : un As avec une carte (un acolyte comme on dit) assortie, par exemple A4s (le petit s signifie suited c’est-à-dire assorti, mettons As de coeur- 4 de coeur).

Cas pratique avec un flop donnée

* Le flop arrive : AJ5, aucun n’étant à coeur. S’il y a de l’action sur le flop, vous pouvez jeter cette main : quelqu’un a aussi floppé la paire d’As, mais vraisemblablement avec un meilleur acolyte que vous. Ce serait dommage de ne s’en rendre compte que sur la rivière… Vous n’avez pas la meilleure main et il y a de l’action : couchez-vous !

* Gardons notre main de départ et supposons maintenant que le flop soit 4K8 avec un K de coeur. Cette fois c’est raisonnable de suivre sur le flop. Certes vous n’avez pas la paire max, mais vous avez malgré tout une paire (la plus petite) donc une main évolutive vers un brelan. De plus si quelqu’un s’emballe parce qu’il a la paire max et qu’un as tombe sur le tournant, vous lui faîtes sa fête. Enfin vous avez un « petit » tirage de couleur (trois coeurs). Votre main a plusieurs façons de s’améliorer (un As, un quatre, un coeur quel qu’il soit) et s’améliorer vers un jeu gagnant. Par contre si aucune de ces cartes n’apparait il faut vous coucher.

* Dernière hypothèse : le flop est K5A avec K et 5 de coeur. Vous voilà avec un vrai tirage de couleur (4 coeurs) et pas n’importe lequel : le meilleur puisqu’à l’As. En plus vous avez aussi la paire max (As). Votre problème dans cette situation ne va pas être s’il faut y aller ou pas (on y va bien sûr) mais comment valoriser au maximum votre jeu.

L’idéal est que ce soit vos adversaires qui relancent, en particulier qu’il y en ait deux qui se relancent mutuellement. De votre côté vous cherchez à payer le moins cher possible le droit de voir apparaître un cinquième coeur. Vous pouvez même espérer que des adversaires aient aussi un tirage de couleur ou un tirage de suite (QJ) puisque vous les battez.

Deux autres possibilités

Cependant, tout ceci n’est que potentiel : il faut encore que votre main se réalise ! Il faut savoir qu’un tirage de couleur (surtout s’il est à l’As) est une meilleure main qu’un tirage de suite, et ce pour deux raisons. La première est que la probabilité est meilleure : si vous avez un tirage à quatre cartes, il y en a 9 qui peuvent vous permettre de compléter votre couleur. Si vous avez un tirage de suite ouvert aux deux extrêmités (quatre cartes connectées) il n’y a que 8 cartes qui vous permettront de compléter votre suite.

Deuxièmement, un tirage de suite qui se complète sur le flop peut être battu ou égalisé sur le tournant. Supposons que vous ayez JTs. Un flop fabuleux arrive : Q98. Vous voilà avec un suite (la meilleure, celle du haut) donc une main que vous pensez gagnante. Le tournant arrive : un T ! Cela détruit votre main max. N’importe quel joueur qui a un J a maintenant la même main que vous (ça pourrait être pire : si vous aviez 76 en main c’est-à-dire la suite du bas, vous seriez probablement battu par le ou les joueur(s) ayant un simple J en main).

Avec l’arrivée de ce T sur le tournant, quelle est la nouvelle main max ? KJs bien sûr. Bonjour l’angoisse pour vous ! Par contre lorsqu’on a la couleur à l’as, aucune autre couleur ne peut la battre. Evidemment, une quinte flush, un full ou un carré peuvent toujours apparaître…

A l’inverse, il est des situations où une suite est une meilleure main qu’une couleur. Ainsi vous pouvez vous retrouvez avec un tirage de suite dans pas mal de cas : un connecteur (98), une brêche (T8) ou une double brêche (Q8).

Par exemple vous détenez un connecteur 98s. Sur le flop apparaît 578 : vous voilà avec la suite max. Vous partiez pourtant avec une main de départ franchement faible, et pourtant le pot est probablement pour vous. Si vous aviez eu T6 et que le flop avait été 789 vous auriez été potentiellement battu par JT; mais là ce n’est pas le cas, vous avez réellement la suite max.

Si on compare avec les couleurs, on peut dire que la couleur à l’As est très forte, mais que toutes les autres couleurs sont problématiques. Avec les suites par contre il y a plusieurs manières d’avoir la suite max, et donc d’être tranquille. D’un autre côté, ce qui peut arriver est qu’une couleur apparaisse qui ruine votre suite max. A vous de relancer comme un malade pour faire coucher les tirages de couleur.

Dernière situation, que vous devrez cette fois chercher à éviter : les suites que vous complétez à l’aide d’une seule de vos deux cartes. Exemple : vous détenez TJ, et le flop est AKJ. Beaucoup de joueurs se diraient : j’ai une paire et un tirage de suite (n’importe quelle Q me permettait de le compléter). En réalité vous êtes sans doute probablement déjà battu. Si vous attrapez un T sur le tournant, vous donnant deux paires, le(s) joueur(s) possédant une Q vous bat(tent). Idem (en plus angoissant) si vous brelandez votre J : les suites qui vont vous tomber dessus vont massacrer votre brelan. Si vous attrapez une Q, vous partagez le pot avec le(s) joueur(s) possédant un T. Moralité : même en complétant la suite max vous risquez surtout de devoir partager le pot. Si votre main ne s’améliore pas vous perdez, si elle s’améliore vous partagez le pot. Une seul chose à faire : se coucher.

Le cas ou vous misez au flop

Terminons en essayant de définir les bonnes raisons qui pourraient vous pousser à continuer sur le flop. Si vous détenez un As et un gros acolyte, vous espérez premièrement voir apparaitre votre acolyte sur le flop, et deuxièmement voir apparaitre un As sur le flop. Si c’est le cas, vous allez faire en sorte d’être suivi car vous avez potentiellement la meilleure main. C’est dans ces situations qu’il faut utiliser le check-raise (aussi appelé en français l’embuscade : vous checkez, laissez quelqu’un ouvrir derrière vous, puis le relancez). Pour cela il faut être en position hâtive (voir La position dans le menu). En position tardive il faut relancer, éventuellement re-relancer (avec AK ou AKs). Sur le tournant il faudra ouvrir (de toute façon les joueurs se contenteront sans doute de checker, vous laissant le soin d’ouvrir, car ils auront peur d’une nouvelle sur-relance de votre part).

Si vous floppez la deuxième ou la troisième paire avec un As en main, vous pouvez suivre si le prix à payer n’est pas trop élevé (vous êtes susceptible de doubler votre As sur le tournant ou la rivière, ce qui vous ferait deux paires). Si vous floppez un tirage de couleur (4 cartes) ou de suite ouvert aux deux extrêmités, il faut continuer si les probabilités sont avec vous (en clair : s’il y a suffisamment de joueurs dans le pot). C’est particulièrement vrai si vous avez un tirage de suite/couleur max.